La femme Saoudienne et le travail

Depuis peu, une révolution féministe discrète est en marche en Arabie Saoudite.

Alors qu’à l’automne 2013, quelques dizaines de femmes seulement ont réclamé le droit de passer leur permis de conduire, un décret royal leur a permis d’entrer sur le marché du travail, pour leur plus grand bonheur.

DES FEMMES EMPLOYEES...

Dans le pays, tout contact entre hommes et femmes qui ne sont pas de la même famille est interdit et le gouvernement consacre d’importants moyens au maintien d’une stricte séparation des sexes.Cependant, l'entrée des femmes dans le travail a bousculé cette règle.

Ainsi, en janvier 2013, le ministère a décidé d’installer des cloisons hautes d’au moins un mètre cinquante dans tous les magasins où les équipes étaient mixtes.

C'est en 2005, que Ghazi Al Gosaibi (le ministre saoudien du travail) a déclaré une loi visant à embaucher des femmes dans les magasins de lingerie,alors que le pays affichait un taux de travail des femmes de 18% selon la Banque Mondiale ( qui est l'un des taux les plus bas du monde ) .

Avant, les rares femmes employées étaient diplômées de l’enseignement supérieur et travaillaient ainsi dans les écoles de filles, ( où les hommes n’ont pas le droit d’enseigner ) ou dans des hôpitaux, parce que les familles conservatrices préfèrent que que les femmes soient soignées par d'autres femmes.

... MAIS CERTAINS RESTENT CONTRE

Par exemple, en décembre 2011, Abdelaziz Al Cheikh, ( la plus haute autorité religieuse du pays ) a qualifié de « crime » l’emploi de femmes dans les magasins de lingerie.

Autre exemple : l’écrivain conservateur Abdullah Mohammed Daoud a semblé, dans un tweet, inciter ses 97 000 abonnés à agresser sexuellement les caissières afin de leur faire prendre conscience des dangers qu’il y a à quitter leur foyer.

UNE EVOLUTION DES MENTALITES

Aujourd’hui, la plupart des Saoudiens urbains attendent laissent leurs filles passer le bac, et 42% des Saoudiennes fréquentent l’université.

Celles qui viennent de familles aisées se retrouvent dans des fêtes, des clubs de gym, des spas et des cercles privés exclusivement féminins.

Mais dans les familles les plus conservatrices ou plus modestes, il est plus difficile pour les femmes d’obtenir la permission de sortir de la maison, à moins d’avoir une raison impérative.

" Les médias internationaux ont rapporté, en février 2008, l’histoire de Yara, une saoudienne de 40 ans, mariée et mère de 3 enfants, cadre supérieur d’une grande société financière.

Celle-ci fut arrêtée parce qu’elle prenait un café avec un collègue, en public, dans un établissement réputé de la chaîne Starbucks à Riyad, en attendant le début d’une conférence professionnelle organisée par ses employeurs. "

“Puisque selon la loi islamique un homme n’a pas le droit de soigner une femme, il doit certainement y avoir des femmes médecins”, suggère le reporter de RFI.